Nicolas Suba
Hommage 1930 - 1977
Exposition du 26 06 08 au 17 08 08
Devenu Bourgeois de Cully en 1970, Nicolas Suba a été apatride pendant la moitié de sa vie. En quittant la Hongrie, son pays d’origine, à l’âge de 18 ans, il fuit le régime communiste et l’impossibilité d’entrer à l’université sans la carte du Parti. Réfugié politique à Mulhouse, où il fait les Beaux-Arts, la France lui propose la nationalité, à condition qu’il parte pour la guerre d’Indochine. Il décide donc de passer en Suisse et s’inscrit en graphisme à la Kunstgewerbeschule de Bâle. Il s’imprègne alors de ce milieu artistique foisonnant des années 50. C’est comme mime, en tournée, qu’il arrive à Lausanne. Il y rencontre sa femme Janine et des amis, avec lesquels il monte son premier atelier indépendant, «Team », aux Escaliers du Marché. En 1960, il installe définitivement son atelier et son foyer à Cully avec Janine. Ils eurent deux enfants, Mathias et Agnès.
Nicolas Suba a créé autant qu’il a vécu, sept jours sur sept, vint quatre heures sur vingt quatre. Boulimique, il touche à tout, dessine, peint, grave, photographie, fait de la musique et des films d’animation (il est un des fondateurs de l’association suisse des cinéastes d’animation), monte des spectacles dont il imagine et réalise aussi les décors. Il met sur pied «Le monde de Gulliver» à l’exposition nationale de 1964, et reçoit pour le le 700ème anniversaire de la Cathédrale de Lausanne, la médaille d’argent du prix de Prague, pour sa scénographie de «La pierre et l’esprit». Il installe, certains s’en souviennent, ses figures de bois peintes sur les quais de Cully, pour la fête des vignerons de 1977, ultime création avant sa disparition accidentelle, le 17 août de cet été-là.
Cette exposition rétrospective propose de redécouvrir, sous forme d’hommage, les différentes facettes de son travail. Une quarantaine de portraits, monotypes aux titres blagueurs (les «Culpodes», les «écorchés») ou femmes gouachées, des dessins humoristiques et des paysages, des bijoux, ses films et des maquettes, autant de volets en clins d’oeil de cet homme spontané, qui créait comme il respirait...