Joan Ayrton
grey and grey
02 - 26 02 2011
Exposition du 2 au 26 février 2011 ma–ve 15h–18h sa 14h–17h
Vernissage le samedi 29 janvier de 15h à 20h
De nationalité anglaise, née en Suisse en 1969, Joan Ayrton a étudié aux beaux-arts de Londres et de Paris où elle vit actuellement. Elle a collaboré à différents projets scénographiques et a participé à de nombreuses expositions collectives en Suisse et en France depuis une dizaine d’années. Personnellement elle a exposé en Chine et régulièrement en France. «grey and grey» est sa première exposition personnelle en Suisse.
Son travail s’articule principalement autour du paysage. Le paysage vu et vécu, le paysage mémorisé, le paysage finalement subjectif, une géographie devenue mentale, intime et forte. Joan Ayrton a grandi sur les bords du Léman. Ce paysage a défini une architecture déterminante dans son travail: L’Hyper-Paysage et sa ligne d’horizon, la rencontre du lac et des montagnes. Par une réduction radicale du motif et de la couleur, elle peint les «Diptyques» en deux surfaces de couleur superposées. La dualité doublement présente dans ces pièces ajoute la notion d’une temporalité à l’expression d’un infini et les formats identiques ainsi que la trame apparente de la toile en crée l’unité. Joan Ayrton s’interroge sur le jeu possible entre l’idée du sujet, le format et la nature du médium. Elle met le geste artistique en résonance avec la matière et ses réactions propres. Pour «Lunes», elle pratique «le plus petit accident possible en peinture» en laissant tomber une goutte de peinture blanche dans du noir. Dans «Graphites», les paysages s’incarnent selon le dessin de la trame du bois et les formes baroques des «Entre-nuits» sont les traces d’un seul mouvement de pinceau, diluant la laque et créant des mouvements naturels évoquant la roche, ses plis et déplis.
Le titre de l’exposition «grey and grey» annonce la couleur grise et sa déclinaison. Le gris comme contenant de toutes les couleurs du noir au blanc, il est la couleur d’exploration des zones intermédiaires pour Joan Ayrton, une palette qu’elle affectionne et élabore de façon sérielle. L’édition «Mises à vue» (éd. davel 14 n°30) se développe selon le principe du nuancier. Le fameux Hyper-Paysage a été photographié du même angle chaque jour du mois de novembre à Cully, envoyé à l’artiste à Paris qui l’a transposé en deux tons superposés, peints sur une plaque de verre de 12 x 24 cm. Au final 30 exemplaires, un par jour, comme symbole chromatique d’une journée. Cette interprétation arbitraire d’une réalité soulève la réflexion à propos du passage, du trouble perceptif et de la disparition de l’origine, présente dans son travail en général.
Joan Ayrton provoque un déplacement d’image, ses abstractions nous plaçant face à nos propres paysages, tel des miroirs de nos propres mémoires. En intégrant la photographie dans ses accrochages, elle y réintroduit le reflet d’une réalité. L’accrochage de «grey and grey» est une proposition sur mesure à davel 14, lieu précisément synonyme de retour aux sources pour l’artiste.