Exposition du 13 09 au 15 10 2011
ma–ve 15h–18h sa 14h–17h
Vernissage: samedi 10 septembre dès 15h

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Leur première exposition ensemble, le couple d’artistes l’a conçue à la manière d’une comédie. La scénographie qu’ils ont imaginée crée une atmosphère, celle par exemple d’une brasserie, ou d’une chambre, ou encore d’une maison de campagne (le héros de Thomas Bernhard, dans son roman «Gel», fréquente souvent une brasserie).

L’exposition est difficilement visible depuis la rue, cachée par des bandes métallisées suspendues en vitrine. En entrant, le spectateur accède à un monde figé, une scène vidée de ses personnages réels, où ne persiste que la sensation de leur présence. L’espace, éclairé artificiellement et dont la lumière naturelle est filtrée, pourrait évoquer Venise, peut-être le carnaval, aussi bien que les représentations d’intérieurs dans d’anciennes peintures (les objets personnels exposés évoquent une esthétique aujourd’hui historique). Elisabeth Llach et Luc Andrié ont intégré les particularités du lieu dans leur exposition. Ils ont fait coïncider son architecture (différents niveaux, les éléments post-gothiques), sa fonction quotidienne (l’atelier, la fabrication d’objets, la présence de meubles dans la galerie), ainsi que son environnement (le village, le paysage, son histoire) avec leur travail de peinture, leur goût pour la narration, leurs voyages et leurs lectures. Avec ce titre aussi: «Russillllllllle», un mot visuel, écrit avec neuf l, qui leur a été offert et qui évoque des lieux existants.

Le public est appelé à se demander ce qui se passe ici. Leur projet, accompagné de textes, ouvre sur plusieurs mémoires fictives (Histoires 1 à 6). Les frontières entre réalité et irréalité y sont confondues et provoquent un sentiment d’étrangeté qui rend le rôle du spectateur déterminant.

Elisabeth Llach (1970) expose régulièrement à la galerie KATZ CONTEMPORARY à Zurich. Elle a, entre autre, reçu le prix d’Accrochage Vaud en 2009, en 2008 elle a participé au printemps de septembre à Toulouse et a reçu le prix Alice Bailly. Elle a exposé au MAMCO à Genève en 2005.

Luc Andrié (1954) est à la galerie Alain Gutharc à Paris. Il enseigne les arts visuels à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). En 2008, il a présenté une exposition monographique de peintures au Printemps de Septembre à Toulouse, ainsi qu’en 2003, au Mamco à Genève . Il participera avec un ensemble de toiles à l’exposition « Incongru. Quand l’art fait rire » au Musée cantonal des Beaux-arts, Lausanne dès le 8 octobre 2011.

En peinture, performance, film ou photographie, tous deux abordent la sensation de présence. Elisabeth Llach, à travers l’univers féminin, sur la base d’images contemporaines et du passé, tirées parfois de l’histoire de l’art et du cinéma. Ses mises en scènes révèlent avec sarcasme la désinvolture ou la détresse d’êtres face à leur condition. Telles des apparitions, contrastées, ses femmes flottantes incarnent l’ambiguïté insinuée entre les apparences et les sentiments réels. Luc Andrié mettant sur pied d’égalité tout type de portrait, autoportrait, portraits d’objets ou d’animaux, interroge sur ce qui relie l’exceptionnel au banal, le singulier à l’anonyme. La perte de ses sujets dans des fumées permanentes révèle les notions d’apparition et de distance, jouant de la relation à l’autre.
Tout deux préconisent le travail en collaboration, ils aiment travailler en lien avec d’autres artistes et organisent parfois des événements culturels (expositions, conférences, concerts) dans leur cadre privé (la Russille).