Judith Albert
Promenade
Exposition du 20 01 au 24 02 2007
La galerie davel 14 présente des travaux sur papier de Judith Albert, connue du public surtout par ses vidéos. L’artiste, née en 1969 à Sarnen, vit et travaille à Zurich. Pour cette exposition, elle a spécialement conçu un multiple sous la forme d’un livre de 1500 pages intitulé Promenade et imprimé à 10 exemplaires.
Promenade est la trace filmée d’une promenade que Judith Albert a faite dans son jardin. La caméra enregistrant 25 images par seconde, la minute qu’a duré la promenade a donc été saisie en 1500 images. L’artiste a imprimé toutes les images de sa vidéo sur un papier fin et les a reliées en un livre. la réalisation de cet objet ajoute une dimension concrète et palpable à la brièveté de la promenade, elle en est comme ralentie. En feuilletant le volume, les images permettent une mesure et un déplacement singuliers dans l’espace, elles poussent à parcourir l’ouvrage en tous sens au mépris de la chronologie.
Une sélection des 1500 images de Promenade, sera présentée sur les murs de la galerie, imprimée sur papier aquarelle au format de 20 x 25 cm, et impliquant la possibilité de faire imprimer au même format chacune des 1500 images à choix, vendue en exemplaire unique. Cette succession d’images détachées décompose non seulement le mouvement de l’image en fractions de seconde, mais dilate aussi l’espace en une répartition géographique incontrôlable des séquences, au gré du lieu de séjour de leur acquéreur.
Dans ce travail, Judith Albert pense son médium de prédilection, la vidéo, comme une machine à percevoir, à sentir, capable d’enregistrer temps et espace et de les modifier. Elle ralentit et immobilise ce qui constituait le point de départ de son travail : un déplacement bref et anodin, une activité banale, une simple promenade. Que ce soit sous forme de feuille unique, de livre ou d’objet distribué au loin par le marché de l’art, la trace de ce qui se déroule en une minute de vidéo est une invitation permanente à questionner le mouvement. En se dégageant de la chronologie issue d’une perception toute subjective, temps et espace deviennent permutables...