Exposition du 5 mai au 6 juin 2009

Diplômée de l’ECAL en 1995 avec mention, Raquel Dias a gagné de nombreux prix et concours, en particulier d’intervention artistique dans des bâtiments (PMU 2002, Epsic 2000). Elle a participé collectivement à différentes performances, et sa réflexion se développe en général en relation avec le lieu où elle intervient, ses implications sociales et sensibles. 

Dans cette exposition, elle présente un travail commencé en 2005, ses variations et partenaires... Les bien-nommés «Bricoporn» sont des découpages dans des images pornographiques. Les motifs qui apparaissent en blanc sont les parties évidées par ses ciseaux, de jolis paysages, symétriques et esthétiques. C’est dans un deuxième temps que l’on devine l’image pornographique, sous-jacente et peu lisible, en dentelle, tel un message subliminal qu’on essaie ensuite de reconstituer mentalement. En mettant ensuite en scène les «chutes» de ses découpages, Raquel Dias a développé leurs partenaires. Telles de petites îles, hors du temps et de tout contexte, des compositions artificielles qu’elle a photographiées sur fond blanc brillant, et qui forment d’équivoques nature-mortes. Avec l’édition «Bricoporn, partie» elle propose, à l’emporter, une unique petite pièce découpée, un fragment de corps sous enveloppe.

En créant un ornement qu’on pourrait qualifier de naïf, en contraste avec le caractère obscène du support qu’elle utilise, l’artiste nous place en suspens entre deux mondes, évoquant des formes reconnues de tous, et l’image de la sexualité. C’est l’assemblage des deux qui déstabilise et fait osciller entre la contemplation de l’un et le voyeurisme que l’autre appelle.

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